samedi 18 septembre 2010

Matières Premières : vers une appréciation permanente ? (1ere Partie)

Les matières premières sont-elles pour autant rentrées dans un mouvement de hausse
de long terme faisant de celle-ci un investissement sur ? (Première Partie)

Certains arguments laissent penser que oui :

Du coté de la demande : l’appétit des pays émergents pour les différentes matières premières (énergie métaux, produit agricoles) à des fins d’investissement industriel ou de consommation va aller crescendo avec leur développement ; aujourd’hui un américain consomme 12 fois plus de pétrole et de viande qu’un chinois. L’accession dans les vingt prochaines années de plus d’un milliard de chinois et d’indiens à la classe moyenne et à son mode de vie (notamment l’automobile) ne manquera pas de doper la consommation mondiale de matières premières.

La demande en matières premières agricoles est elle tirée par la demande en biocarburant (prévue pour augmenter de 8% par an dans les vingt prochaines années selon l’agence internationale pour l’énergie) la quelle impacte directement le cours du maïs et indirectement ceux du soja et du blé, les agriculteurs abandonnant ces céréales pour produire du maïs. Parallèlement, du fait de l’urbanisation et l’industrialisation, la superficie par habitant des terres agricoles ne cesse de diminuer (de 0.45 ha par habitant dans les années 1960 à 0.2 ha par habitant aujourd’hui) alors que l’offre reste assujettie aux aléas météorologiques. Elle pourrait se retrouver malmenée par les changements climatiques à venir augmentant encore la pression sur les prix

Du coté de l’offre: nombre de matières première souffrent d’un phénomène de rareté voire font face à une extinction progressive (le pic pétrolier est attendu entre 2010 et 2020) la situation est encore aggravée par l’inertie dans les investissements par les producteurs très souvent soucieux de leurs rentabilité ceux-ci se lancent dans des investissements qu’après avoir observé des prix élevés sur les marchés, de sorte que l’augmentation de l’offre à tendance à suivre avec retard celle de la demande.

L’or bénéficiera quant à elle à son statut de valeur refuge alternative au dollar (notamment pour les réserves des banques centrales) en cas de glissade du billet vert ou de résurgence de l’inflation au niveau mondial

Enfin un processus de financiarisation de tous les types de matières premières est en cours avec le développement à l’échelle mondiale de trackers sur cette classe d’actifs décorrélée des actions et obligations

les Arguments du "non" seront développés dans la deuxième partie de l'article à paraitre bientôt.
Pour aller plus loin nous vous recommandons "le guide pratique des matières premières "