jeudi 23 septembre 2010

Matières Premières : vers une appréciation permanente ? (2eme Partie)

Les matières premières sont-elles pour autant rentrées dans un mouvement de hausse de long terme faisant de celle-ci un investissement sur ? (Deuxieme Partie)

Certains arguments laissent penser que non :
Après avoir développé les arguments du oui en première partie voici les arguments du « non » ci-dessous

Arguments de non :
La croissance mondiale dans les décennies à venir devrait diminuer en tendance du fait de la moindre croissance démographique attendue et du ralentissement de la hausse des niveaux de vie à l’échelle planétaire. Ce ralentissement devrait limiter la croissance de la demande mondiale en matières premières.

Par ailleurs on assiste depuis plusieurs décennies déjà à un déclin de l’intensité en métaux énergie et produits agricoles de la croissance mondiale. Les mesures d’économie, les progrès technologiques, et le changement dans la structure du PIB mondial (avec la montée en puissance des services moins gourmands au détriment de l’industrie) on réduit respectivement de 0.9 et 0.8% par an depuis 1970 la quantité de métaux et d’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB mondial. Le mouvement s’est ponctuellement interrompu depuis quinze ans pour les métaux avec les investissements massifs de l’industrie chinoise lesquels seront amenés à se réduire.

L’intensité en matières premières agricoles diminue également à mesure que d’avantage d’individus à l’échelle mondiale accèdent à des niveaux de richesse ou la consommation de nourriture se stabilise

Toutefois l’effet modérateur sur les prix le plus important réside du coté de l’offre celle-ci parait en effet très adaptable à la demande grâce aux progrès techniques aux investissements et à la substitution entre matières premières. Par exemple, la hausse du prix du pétrole à pour conséquence d’augmenter les investissements dans les gisements plus couteux (comme les sables bitumeux ou l’offshore profond), dans les énergies alternatives (charbon, gaz naturel, nucléaire et énergies renouvelables) et dans l’exploration de nouvelles réserves. C’est ce qui explique que les réserves connues du pétrole restent curieusement stables autour de 40 fois la production mondiale annuelle.

L’investissement dans les matières premières ne peut en aucun cas être vu comme un pari unidirectionnel : les marchés des matières premières, soumis aux aléas de la spéculation de la météorologie (pour les produits agricoles) de la politique (limites à l’export) et des stratégies de producteurs en situation d’oligopole (dans les métaux) sont en effet très volatiles alternant bulles et chutes brutales.

Enfin la financiarisation des matières premières va augmenter petit à petit leur corrélation avec les autres actifs financiers et par la, ceci peut entrainer une diminution de leur attractivité.


Pour aller plus loin nous vous recommandons le livre "les Marchés Dérivés de Matières Premières" Ed Broché