mardi 9 avril 2013

La France reste bullish sur l’ISR

En hausse de 29% sur 2011, les encours de l’ISR en France se montaient à 149 milliards d’euros en 2012, selon la dernière enquête publiée par Novethic. Les investisseurs institutionnels détiennent 107 milliards de ces encours, ou 72% (en hausse de 32% sur 2011) alors que les particuliers en détiennent 42 milliards (+22% sur l’année précédente). Cette sur-performance des particuliers, tirée par l’épargne salariale (en hausse de 30% sur 2011), est spécifique à la France, puisqu’au niveau de l’Europe, le retail market représente seulement 6% des encours ISR totaux. A l’intérieur du marché institutionnel, la gestion déléguée (ou mandats aux institutionnels) a connu une croissance de 53% (due en partie à la conversion à l’ISR des fonds propres d’un assureur). Les assureurs privés concentrent 45% des encours alors que les fonds de retraite et les fonds publics représentent respectivement 17% et 16% des montants gérés par les institutionnels. En terme d’allocation d’actifs, les obligations représentent un peu plus de la moitié de ceux-ci, soit 53% des encours (contre 44% en 2011) alors que les actions n’atteignent que 20% du total investi. La zone euro de même concentre la majorité des actifs, soit 66% des fonds en 2012. En matière de stratégie, l’intégration ESG domine largement puisqu’elle concerne 96% des volumes sous gestion ISR mais ce chiffre revêt des degrés d’intégration différents. En effet, la quasi-totalité de cette stratégie consiste en la sélection de valeurs considérées comme « best in class », « best in universe » ou encore « best effort ». L’exclusion normative concerne 73% des actifs. Si l’on analyse plus finement l’intégration des critères et de la recherche ESG dans la gestion de fonds, Novethic estime que l’utilisation de recherche ESG par les gérants de fonds ISR s’appliquait à 2,26 trillions d’euros en 2012. La prise en compte systématique des critères ESG dans la valorisation des actifs ou les objectifs de cours ne concerne en revanche que 38,5 milliards d’euros. L’application de critères ESG à des fonds non-ISR (visant, par exemple, à écarter des fonds les entreprises les plus mal notées du point de vue de ces critères) concernait un peu plus de 283 milliards d’euros en 2012. Enfin, l’évaluation ex-post facto de portefeuilles selon les critères ESG (qui peut être faite dans le but de sensibiliser les gérants non-ISR à ces valeurs ou dans celui de convertir des fonds à l’ISR) concernait 377 milliards d’euros. Pour finir, les 10 premières sociétés de gestion concentrent 80% des volumes de l’investissement socialement responsable, Amundi Asset Management dominant de très loin le marché avec 65 milliards d’euros gérés. Par Sandrine Tesner