mardi 30 novembre 2010

Les Ucits alternatifs collectent fortement depuis le début de l'année

Au sein des fonds Ucits, l'univers des stratégies d'investissement alternatives progresse plus vite que prévu. Sur les neuf premiers mois de l'année, la collecte nette des fonds alternatifs au format Ucits ou newcits s'est élevée à 25 milliards d'euros, selon une étude réalisée par Strategic Insight pour le compte de l' Alfi (Association luxembourgeoise des fonds fonds d'investissement) avec l'aide de l'association Luxembourg for Finance (LFF).

La collecte sur l'ensemble de l'année pourrait s'élever à environ 33 milliards d'euros contre 19,3 milliards en 2009. Les actifs sous gestion des newcits, dont le nombre est supérieur à 1.000, s'élevaient à fin septembre à 114 milliards d'euros.

L'étude relève que les produits domiciliés au Luxembourg représentent cette année près de la moitié de tous les actifs et flux newcits et 45% du nombre de fonds. Et si l'on exclut les fonds domiciliés outre-Manche, les fonds luxembourgeois drainent les deux tiers des flux.

La plupart des fonds affichent des stratégies de hedge funds adaptées au besoin croissant de solutions de performance absolue, avec peu de volatilité et de faibles corrélations aux fins de diversification des portefeuilles.

Les gains restent concentrés dans quelques produits : seulement 50 fonds concentrent 90% de la collecte nette de l'année. Certains fonds affichent d'ailleurs des collectes spectaculaires. Le Global Absolute Return Strategies de Standard Life Investments a ainsi enregistré une collecte nette de 3,5 milliards d'euros et le Julius Baer BF Absolute Return a drainé en net 2,1 milliards d'euros. Trois autres fonds ont collecté plus de 1 milliard d'euros cette année.

Les fondamentaux qui ont soutenu le développement des newcits restent solides, estiment les auteurs de l'étude. La liquidité, un cadre réglementaire rigoureux, la transparence et la marque Ucits sont autant de facteurs qui soutiennent le développement des Ucits alternatifs. Et ce sont des facteurs, souligne l'étude, qui pèsent plus lourd dans la balance que l'accès aux investisseurs, la directive AIFM et son impact, ou encore les besoins de performance absolue et de diversification.

L'estimation d'une collecte nette de 33 milliards d'euros sur l'année évoquée plus haut représente 15% de l'ensemble de la collecte nette des fonds Ucits long terme. Si cette proportion monte à 25% d'ici à la fin de la prochaine décennie et que la collecte progresse de seulement 5% par an –deux hypothèses plutôt conservatrices, selon l'étude-, les newcits accumuleraient une collecte nette de plus de 600 milliards d'euros durant la décennie à venir…
Erick Jarjat